« Rock & cinéma » – Thomas Sotinel (2012)


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Cette année, les éditions de La Martinière ont eu la bonne idée de brader une partie de leur stock de « beaux livres ». J’en ai retenu un, qu’il est à mon sens essentiel d’évoquer ici.

Affiché à moitié prix, l’ouvrage de Thomas Sotinel s’est en effet rapidement distingué des autres, sur l’éventaire du rayon cinéma d’une célèbre enseigne culturelle parisienne où je furetais ce jour-là. Sa très belle couverture rouge, illustrée de photos des plus célèbres acteurs du genre, y était aussi pour quelque chose. Depuis cette date, en tout cas, j’en consulte les chapitres pas à pas, laissant à plus tard le plaisir d’y retourner.

Préfacé par le réalisateur Olivier Assayas, que l’on sait doté d’une culture musicale aussi bonne que celle de son frère, l’ouvrage présente un format carré évoquant immanquablement celui d’un disque vinyle. Premier bon point. A l’intérieur, en effeuillant l’objet, on se remémore vite la réputation de l’éditeur, qui soigne habituellement la reproduction des photographies. Assez nombreuses, celles-ci ont d’ailleurs la particularité de montrer nos stars du Rock favorites (ou pas, mais toutes bien là) sur des clichés pas forcément connus du plus grand nombre : photos de tournage, extraits de films, portraits en studio ou on stage.

Philip Seymour Hoffman interprète le célèbre critique rock Lester Bangs dans "Almost Famous", de Cameron Crowe (2000).

Philip Seymour Hoffman interprète le célèbre critique rock Lester Bangs dans « Almost Famous », de Cameron Crowe (2000).

Journaliste au Monde depuis 25 ans, passé par plusieurs services, dont celui des reporters en Afrique des Grands Lacs, l’auteur possède une plume dont la sobriété et la clarté servent un propos qui se veut avant tout analytique. Les chapitres du livre sont classiquement organisés de manière chronologique, sans doute pour suivre au mieux l’évolution du Rock (des origines, puis des années 60, 70, Punk et New-wave voire même No-wave, Grunge, enfin aujourd’hui avec l’explosion des biopics…). Sotinel s’emploie dans chacun à présenter un maximum d’œuvres, en privilégiant toutefois d’abord l’une d’elles, qui servira à illustrer le contexte socio-historique de l’époque. Il termine à chaque fois par l’interview d’un personnage de l’industrie du cinéma ayant travaillé sur tel ou tel projet dépeint quelques lignes avant.

La présentation du genre « Cinéma Rock » qui s’ensuit paraît donc complète, d’autant plus qu’elle est abordée très souvent du centre bourré de fric vers les marges les plus expérimentales de l’une ou l’autre de ces disciplines. Le tout est bien entendu lié par la passion et l’érudition du journaliste pour chacune d’elle.

Hourra ! Grâce à ce bouquin, je vais pouvoir me la jouer un peu plus dans les dîners entre fans de Rock.

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