Bonaparte – Le Point Ephémère (15/11/2014)


2014_BONAPARTE_TobiasJundt_LiveChina_©SM_AEIOULe Punk, c’est beaucoup de sueur, un peu de Politique et entre les gouttes, quelque chose d’animal. Définition classique. De là, des petits malins ont initié le Cabaret Punk. A quoi ça ressemble me direz vous? Eh bien, le Cabaret Punk, c’est du Punk qui se retrouve seins nus à un moment donné. Collants troués et gestuelles lassives, côté danseuses, la bande à Bonaparte a filé la métaphore avec une SG à la main et des beats Electro-Rock frappadingues.

Soirée de novembre, le spleen vole au-dessus de nos têtes, mais n’a toujours pas choisi sa cible. L’ambiance est festive et détendue.  La petite salle du Point Ephémère affiche complet, la faute au regroupement  inattendu des communautés berlino-francophones de Paris, d’Erasmus fraîchement arrivés, tendance « Alter-sciences humaines » et de quelques fans de la première heure. Bonaparte, c’est l’histoire d’un groupe de Rock Berlinois, devenu presque culte, au tournant des Années 2010. Fondé en 2006, du côté de Barcelone, autour du suisse-allemand Tobias Jundt, le groupe est abandonné de son label et faute de distributeur, n’a pas pu commercialiser son dernier album éponyme, en France.

En première partie, on profite de Tim Fite, un américain, compagnon de tournée de la bande, qui s’en sort plutôt bien, grâce à son Karaoké animé,  sur lequel il pose un flot très atypique entre Rock énergique et Hip-Hop. Bref un Beastie Boys, mais seul sur scène, installé dans la jovialité des choses. Pour vous faire une petite idée :

Le temps pour Bonaparte de se chauffer. Et comme à leur habitude (la dernière fois c’était au Chorus Festival 2013, en première partie de Sexy Sushi), les 3 mectons, napoleon-festardiens, vont mettre le feu à la scène, avec un son brut et une mise en scène pour le moins déjantée. Toutefois, cette année, le groupe est en formation « réduite » (sans basse), dans une posture beaucoup plus Power Trio, sans fioritures certes, mais avec beaucoup de chichis vestimentaires. Le rock sans jupes et maquillage c’est pas drôle. Le Carnaval reste donc la première des subversions et lorsqu’on le branche sur courant alternatif c’est encore meilleur. Donc côté animation, deux danseuses, très libertaires dans leur mouvement, déboulent sporadiquement sur scène et peignent un décorum Glam transgenre du meilleur effet.

La part belle est faite au dernier album avec les titres « Two Girls« , « Into The Wild« , « Me So Selfie », menées à 100 à l’heure. On retrouve également les titres phares du groupe comme « Manana For Ever » (tube injustement méconnu), « Anti-Anti » (brûlot ravageur), « Computer In Love » (du Daft Punk de très bonne facture), « Quarantine« , « Wir Sind Keine Menschen« … Bref 1h30 de concert, beaucoup de bonne humeur et de cheveux roses au vent (je triche ils étaient tous blonds ce soir-là) Quelque chose entre l’énergie Punk primaire et du Bloc Party cradingue, avec pour hymne de toujours remettre l’essentiel au lendemain. Le diable se tapit dans l’ombre de l’impatience.

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